Questionner l’Aide Internationale au Developpement: Une Alternative avec le Modele du CODEVS
- Aude Darnal & CODEVS
- April 28, 2024
- 03 Mins read
- Pencum Mbedocratie
Dans un monde confronté à des défis humanitaires et environnementaux sans précédent, le système d’aide internationale est à un tournant. Malgré les discours sur la localisation, à peine 1,2 % de l’aide humanitaire internationale parvient directement aux acteurs locaux. Ce constat alarmant soulève des questions cruciales sur la transparence et la prise de conscience dans les cercles politiques internationaux quant à la façon dont les fonds circulent des donateurs au terrain.
Dans son essai intitulé “Decolonising Aid: Moving Beyond International Aid Intermediaries”, publié par le Observer Research Foundation, Aude Darnal, Analyste de recherche et chef de projet au Stimson Center, souligne la nécessité de réformer le système d’aide internationale et de donner plus de pouvoir aux acteurs locaux de développement. Mais comment concrétiser cette vision ?
Les Limites du Modèle Traditionnel d’Aide Internationale
Les acteurs traditionnels de l’aide internationale, tels que les ONG internationales et les entreprises de développement privées, continuent de dominer le paysage, marginalisant souvent les acteurs locaux du changement. C’est là que le modèle du Collectif des Volontaires du Sénégal (CODEVS), conçu par des entrepreneurs sociaux comme Seydina M. N’Diaye(Co-Fondateur CODEVS) entre en jeu.
Interviewé par Aude Darnal, les 14 et 18 Décembre 2023, N’Diaye fait remarquer que les financements internationaux atteignent rarement les acteurs locaux, et lorsque cela se produit, ils ciblent généralement des ONG formelles bien établies, laissant ainsi de côté un grand nombre d’acteurs informels tels que les associations locales de base ou les entrepreneurs sociaux non enregistrés par l’État. Cette situation souligne le besoin d’alternatives au modèle traditionnel d’intermédiaires de l’aide internationale.
Le Modèle d’Incubateur à But Non Lucratif
Le CODEVS, conçu comme un “hub social”, offre aux acteurs du changement informels et formels un accès à des réseaux, à du coaching et à des formations. Cette approche rappelle celle des incubateurs à but non lucratif, une solution qui pourrait soutenir la réforme du système d’aide internationale en autonomisant les acteurs locaux.
Comment ça Marche ?
Inspiré du modèle d’incubateur d’entreprises, l’incubation à but non lucratif vise à aider les organisations à devenir efficaces et à avoir un impact sur leur communauté. Au sein du CODEVS, par exemple, l’objectif principal est d’augmenter le financement pour fournir des petites subventions à ses associations membres, leur permettant ainsi de mettre en œuvre leurs activités.
Les Avantages Potentiels
Le modèle d’incubation à but non lucratif offre plusieurs avantages :
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Autonomisation des Acteurs Locaux : En fournissant des ressources et un soutien directs aux acteurs locaux du changement, ce modèle permet de contourner les intermédiaires étrangers et de donner plus de pouvoir aux communautés locales.
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Réduction de la Dépendance : En diversifiant les sources de financement et en promouvant l’autofinancement, les acteurs locaux peuvent devenir moins dépendants des donateurs internationaux, favorisant ainsi la durabilité des initiatives.
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Soutien à l’Innovation et reconnaissance de l’expertise Locale : En offrant un environnement propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat social, les incubateurs à but non lucratif peuvent stimuler la créativité et l’adaptabilité des solutions locales.
Conclusion : Un Avenir Autonome pour l’Aide Internationale
En résumé, le modèle du Collectif des Volontaires du Sénégal illustre un changement nécessaire dans la façon dont l’aide internationale est conçue et mise en œuvre. En autonomisant les acteurs locaux du changement et en favorisant l’innovation et la durabilité, ce modèle ouvre la voie à un avenir plus équitable et plus efficace pour l’aide internationale.
En adoptant des approches similaires à celle du CODEVS et en mettant l’accent sur l’autonomisation des communautés locales, nous pouvons construire un système d’aide internationale plus juste, plus transparent et plus résilient, capable de répondre efficacement aux défis mondiaux actuels.