Dialogue inclusif au Senegal entre la communaute et la Vice-Secretaire Generale des Nations Unies

Les 16 et 17 juillet 2024, la visite de la Vice-Secrétaire Générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, au Sénégal a marqué un tournant significatif dans le dialogue entre les acteurs locaux et la communauté internationale. Son interaction avec le président M. Faye, le Premier ministre M. Sonko, ainsi qu’avec des femmes, des jeunes, et des associations locales, a mis en lumière les enjeux cruciaux de l’auto-determination, l’autonomisation et du développement durable. À travers ce moment important, se dessine une question fondamentale : comment le Sénégal peut-il tirer parti de son potentiel humain et de son partenariat avec les Nations Unies pour bâtir un avenir prospère et équitable ?

La Rencontre avec les Acteurs Locaux : Un Dialogue Inclusif

La réunion organisée à la Place du Souvenir le 17 juillet fut l’occasion pour Mme Amina J. Mohammed de s’adresser directement aux femmes, aux jeunes, et aux dirigeants d’associations locales. Accompagnée de Mme Aminata Maiga, représentante résidente des Nations Unies au Sénégal, elle a écouté les préoccupations et les aspirations de ces acteurs clés. Ce dialogue inclusif visait à renforcer la coopération entre les Nations Unies et les communautés locales, en mettant en lumière les défis et les opportunités de développement.

Dans son discours d’ouverture, Mme Mohammed a souligné l’importance de la décentralisation et des politiques publiques pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) au Sénégal et en Afrique. Elle a salué le rôle du Sénégal comme médiateur entre la CEDEAO et l’AES, renforçant ainsi sa position diplomatique dans la région. Ce point de vue soulève une question essentielle : comment le Sénégal peut-il utiliser sa position stratégique pour devenir un leader régional dans la mise en œuvre des ODD ?

Le Rôle des Femmes : Vers une Autonomisation Complète

Les femmes présentes ont exprimé leur désir de jouer un rôle plus actif dans les instances décisionnelles et politiques. Elles ont mis en avant leur quête d’autonomisation financière et leur volonté d’influencer les partis politiques. Mme Mohammed a insisté sur l’importance de l’unité et de l’engagement politique des femmes pour acquérir une légitimité et un pouvoir décisionnel accrus. Cela pose une question cruciale : quelles stratégies peuvent être mises en place pour surmonter les obstacles socioculturels et politiques auxquels les femmes sont confrontées au Sénégal ?

L’autonomisation des femmes est non seulement une question de justice sociale, mais aussi un levier essentiel pour le développement économique. Les femmes sont souvent les piliers des économies locales, et leur inclusion dans le processus décisionnel peut catalyser des transformations positives à grande échelle.

Les Aspirations des Jeunes : Le Narratif des Possibilités

Les jeunes, porteurs d’espoir et de dynamisme, ont exprimé leurs préoccupations sur des sujets tels que la sécurité, la paix, l’éducation, l’environnement, et l’accès au financement. Ils ont souligné leur désir d’être mieux outillés pour répondre aux défis du monde moderne. Seydina Mouhamadou Ndiaye, Co-Fondateur du Collectif des Volontaires du Sénégal (CODEVS), a évoqué les mécanismes de collaboration entre les Nations Unies et les associations locales de base, en insistant sur le besoin de renforcer ces dernières pour garantir un progrès social durable. Cela soulève une réflexion importante : comment mobiliser les ressources nécessaires pour répondre aux aspirations des jeunes et les intégrer pleinement dans le développement du pays ?

L’Importance des Associations Locales : Une Force Incontournable

Seydina M. Ndiaye a mis en avant le rôle vital des associations locales dans la structuration sociale et économique des communautés. Il a souligné le déficit de financement dont souffrent ces associations, tout en plaidant pour un renforcement de leurs capacités afin de les transformer en acteurs de développement robustes. La Vice-Secrétaire Générale a reconnu l’importance de ces points et a encouragé les associations à continuer de revendiquer leur place légitime sur la scène nationale et internationale.

Pape Samb Dieye, Président de l’association Intérêt Général, a également souligné la nécessité de réformer certaines lois héritées de l’époque des indépendances pour les adapter aux réalités contemporaines. Il a plaidé pour un cadre légal propice à l’essor de l’économie sociale et solidaire, qui peut offrir des solutions durables aux défis économiques du Sénégal. Cette intervention pose une question essentielle : quelles réformes législatives sont nécessaires pour encourager l’innovation et favoriser un développement inclusif au Sénégal ?

La Technologie et l’Innovation : Clés de la Prospérité Future

Mme Amina J. Mohammed a insisté sur l’importance de l’inclusion numérique, de la technologie, et de la collecte de données pour stimuler le développement. Elle a encouragé l’adoption d’approches “data-driven” et “human-centric” dans la conception des politiques et des initiatives. Cette perspective soulève une question stratégique : comment le Sénégal peut-il intégrer efficacement la technologie et l’innovation dans ses politiques publiques pour favoriser un développement durable et inclusif ?

L’appropriation de la technologie par les Africains est cruciale pour transformer les défis en opportunités. L’Afrique a un potentiel immense dans le domaine des industries culturelles et créatives, et l’exploitation de ce potentiel peut générer des emplois et renforcer l’économie locale.

En conclusion, la visite de Mme Amina J. Mohammed au Sénégal a mis en lumière les défis et les opportunités auxquels le pays est confronté. Elle a rappelé l’importance de l’engagement communautaire et de la collaboration internationale pour réaliser un développement durable et équitable. En écoutant les voix des femmes, des jeunes, et des acteurs locaux, elle a réaffirmé la volonté des Nations Unies de soutenir le Sénégal dans son parcours vers un avenir prospère.

Ce moment de dialogue a également révélé la nécessité d’une action concertée entre le gouvernement, les communautés locales, et la communauté internationale. Le Sénégal a la possibilité de devenir un modèle de développement inclusif en Afrique, à condition de mobiliser ses ressources humaines et de tirer parti de ses partenariats stratégiques.

Alors que le Sénégal se tourne vers l’avenir, il est impératif de poser les bonnes questions : Comment garantir que les politiques publiques reflètent les besoins réels des citoyens ? Comment renforcer le rôle des femmes et des jeunes dans le processus décisionnel ? Et comment le Sénégal peut-il utiliser la technologie pour améliorer la vie de tous ses citoyens ? Les réponses à ces questions façonneront l’avenir du Sénégal et détermineront son rôle dans le paysage mondial.